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Au cours d’une interview diffusée le 23 décembre 2018 sur la chaîne Baladna TV (Gaza), l’auteur palestinien Mushir Al-Farra a déclaré que les Palestiniens devaient faire preuve de plus de prudence lorsqu’ils défendent leur cause dans les médias et veiller à ne pas l’affaiblir dans leurs propos. Il a donné plusieurs exemples de déclarations de personnalités médiatiques palestiniennes ou de représentants du Hamas, que des officiels israéliens ont utilisées à leur profit. Ainsi, il a cité Salah Bardawil du Hamas, qui a déclaré en mai 2018 que la plupart des morts des affrontements de la Marche du retour étaient des membres du Hamas.
Al-Farra a déclaré que « MEMRI surveille tout » et que la déclaration de Bardawil était « une grave erreur », qui a causé « un grand préjudice à nos relations publiques » (voir Salah Al-Bardawil, membre du Bureau politique du Hamas : Parmi les martyrs de Gaza, 50 appartenaient au Hamas, 12 étaient des gens ordinaires).
Un autre exemple fourni par Al-Farra était celui de déclarations du porte-parole du Hamas, Abou Ubeida, qui a appelé le Premier ministre israélien Netanyahou « fils d’une juive » (voir Enfants dans un rassemblement du Hamas à Gaza : Trump est un idiot, Netanyahou un fils de Juive : « Les enfants de Gaza vous fouleront au pied »). Al-Farra a suggéré l’utilisation de « fils de sionistes » à la place. Extraits :
Mushir Al-Farra : Nous ne devrions pas parler dans les médias d’une manière qui nous affaiblit. Ainsi, j’ai soulevé une question concernant la Marche du retour… Salah Bardawail, qui est un ami personnel et l’un des chefs du Hamas… C’est un ami cher qui est comme un frère pour moi, mais il a commis une grave erreur, lorsqu’il a déclaré, après le vendredi de l’anniversaire de la Nakba, les 15-16 mai, que 53 des 68 martyrs étaient du Hamas. Il a été cité par Binyamin Netanyahou, par l’ambassadeur israélien aux Nations unies, par différents ambassadeurs, qui ont dit : « Pourquoi appelez-vous cela un soulèvement populaire ? Il s’agit d’un soulèvement du Hamas. » C’est juste un exemple parmi d’autres. Par inadvertance, il a causé un grave préjudice à nos relations publiques, parce que nous avons dû nous détourner de nos attaques contre Israël, de ses snipers, de ses crimes de guerre et de ses assassinats d’enfants qui courent en plein air, sans poser le moindre danger pour l’armée israélienne… Nous avons dû commencer à nous défendre en disant : « Non, c’est un soulèvement populaire, et non [un soulèvement] orchestré par le Hamas. »
Journaliste : Ils trouvent toujours des excuses à leurs crimes…
Mushir Al-Farra : Cet exemple provient de l’un de nos dirigeants, mais les journalistes aussi s’adressent aux gens sans prendre en compte le tableau d’ensemble. Aujourd’hui, tout est surveillé. Je vais vous donner un exemple non politique. Un activiste des médias appelé de Momen Shwaikh a une émission de caméra cachée. Lui non plus n’avait aucune mauvaise intention, pourtant il avait une émission dans laquelle il demandait aux gens : « Que feriez-vous si vous voyiez un juif marcher dans la rue ? » Il disait « juif », pas « sioniste ». C’est un terme très important… Nous devrions éviter le mot « juif ». Nous ne haïssons pas les Israéliens à cause de leur race.
Journaliste : Le judaïsme est une religion…
Mushir Al-Farra : Sans la Déclaration Balfour et la Nakba… Sans les massacres, les tueries ou l’expulsion… Pourquoi haïrions-nous des êtres humains en raison de leur appartenance religieuse ? Manifestement, il existe des différences religieuses, mais nous ne les haïssons pas pour leur religion. En raison de leur haine pour l’armée israélienne, les gens ont commencé à dire : « Je vais les tuer, je vais les massacrer ! »… Tout a été traduit et transmis aux médias internationaux le jour-même. MEMRI est l’un des sites web qui surveille tout. Ils disent : « Regardez cet antisémitisme. Ils disent qu’ils veulent tuer les juifs. » En 2014, l’un des combattants héroïques, le porte-parole du Hamas Abou Ubeida, s’est adressé à Netanyahou en disant : « Vous, fils de juive »…
Journaliste : Mais notre hostilité vise les juifs sionistes. Ils sont d’origine juive en général…
Mushir Al-Farra : En effet, 95 ou 96 % des juifs soutiennent Israël et les sionistes. Ils sont sionistes. Nous nous opposons à eux en raison de leur soutien à [cette] entreprise raciste, politique et destructrice. Mais nous ne devons pas critiquer quelqu’un parce qu’il est juif. Aussi, lorsqu’Abou Ubeida a dit : « Vous, fils de juive », cela a causé un grave préjudice à notre image publique. Il aurait pu dire : « Vous, fils d’une femme sioniste », ou « Vous, fils d’assassins »… Ce sont des choses simples, mais nous devons les garder à l’esprit dans nos médias. Nous devons le faire par conviction, pas seulement parce que nous voulons promouvoir quelque chose.
Journaliste : Mais les juifs étaient hostiles au prophète Mohammed.
Mushir Al-Farra : Certes, mais j’aimerais répondre en vous demandant : quand cette hostilité s’est-elle manifestée ? Lorsqu’ont été commis des actes de trahison politique, lors de la bataille de la Tranchée [épisode de la guerre entre Mahomet et les tribus de La Mecque]. Les juifs des Banu Quraiza ont trahi les musulmans et brisé l’alliance, et les juifs des Banu Qaynuqa ont attaqué l’armée des musulmans. La raison de l’hostilité était politique. Avant cela, ils vivaient paisiblement à Médine.