Rivarol est un hebdomadaire français d’extrême droite fondé en 1951, qui se présente comme « l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne ». Le journal doit son nom au pamphlétaire royaliste français Antoine de Rivarol (1753-1801), qui prête au journal la citation de présentation : « Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir ».

« Soixante ans de révisionnisme tous azimuts »

Le site de Rivarol comprend un historique traduit en anglais, italien, suédois et russe. Il prétend combattre « l’imposture, la désinformation, les puissances établies… » et se vante de soixante ans de révisionnisme tous azimuts » et de procès intentés par les représentants de l’ « anti-France », citant « le Mrap, la Licra, la Ligue des Droits de l’homme et autres lobbies… » (https://www.rivarol.com/historique)

Fabrice Jérôme Bourbon, ancien adhérent du Front national, est directeur du journal depuis 2010. Il a fait l’objet de plusieurs condamnations, dont les suivantes : le 19 juin 2013, Jean-Marie Le Pen, Camille Galic (alors directeur de publication) et Jérôme Bourbon étaient condamnés pour contestation de crimes contre l’humanité, respectivement à 10 000, 5 000 et 2 000 euros d’amende. Jérôme Bourbon a une nouvelle fois été condamné, en décembre 2016, à une amende de 11 000 euros, pour contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine, suite à des Tweets antisémites et négationnistes. En juin 2015, il avait notamment tweeté : « Triste époque : les gens ne croient pas en Dieu ni en l’Enfer, mais ils croient aux chambres à gaz sans les avoir vues. »

La direction de l’hebdomadaire profite de ces amendes pour faire des appels de dons alarmistes, encourageant notamment les legs : « Pour faire face aux persécutions (nous faisons face actuellement à treize procédures judiciaires, on nous réclame plus de 100 000 euros !), faites un don ou un legs, abonnez-vous, abonnez des amis ou cotisez aux amis de Rivarol ». Plusieurs types d’abonnement sont proposés : « On peut aussi nous aider à constituer une trésorerie pour résister à l’adversité en prenant des abonnements de soutien (175 euros), de propagande (210 euros), ou à vie au journal (2000 euros)… » (Rivarol du 23 oct. 2019, p. 11)

Les contenus de Rivarol révèlent la focalisation de ses plumes sur les Juifs, des sympathies négationnistes et des théories du complot antisémites : les divergences d’opinions entre Juifs de différents bords politiques sont expliquées par la pseudo-existence d’un complot juif pour d’une part encourager l’immigration musulmane et de l’autre la condamner, dans le but d’affaiblir l’Europe et de renforcer l’Etat d’Israël. Le rapport ci-dessous reprend des citations de cinq numéros de Rivarol parus sur deux mois, entre le 4 septembre et le 23 octobre 2019 :

« L’affaire Epstein est une histoire juive »

Dans un article intitulé « Jeffrey Epstein, le fusible d’un réseau », François-Xavier Rochette emploie sa verve à élaborer sur la judéité du pédocriminel multimillionnaire américain Jeffrey Epstein (mort en prison) et ses contacts avec d’autres juifs riches. La judéité d’Epstein explique, pour l’auteur, le succès d’Epstein dans ses agissements criminels [1] :

« Epstein n’était ni un génie ni un super diplômé. Il était malin, juif, et possédait la conscience d’un psychopathe. Une formule optimale pour réussir dans notre monde. Le juif Epstein rencontre des coreligionnaires chez lesquels il n’a guère de mal à trouver des points communs. Après avoir fait l’agent au service de seconds couteaux de la finance, il rencontre son maître, son boss, sa banque : Leslie Wexner. […]

Non que le libidineux pédomane ait été un acrobate de génie, un Arsène Lupin du viol, mais un agent travaillant à la fois pour la petite communauté poppérienne de George Soros et de Lynn de Rothschild mais aussi pour l’entité sioniste, comme l’attestent ses innombrables relations avec les membres du Mossad. L’affaire Epstein est une histoire juive. […]

Mais, nous le disions plus haut, Jeffrey Epstein fréquentait aussi, assidûment, la grande famille du judaïsme cosmopolite sous l’égide d’Evelyn de Rothschild, l’empereur de La City. Il était en relation avec la troisième épouse de ce Rothschild, Lynn Forrester de Rothschild que l’on remarqua à l’éqoque du Pizzagate (une affaire qui est très loin d’être finie)… »

« Ursula… est [négationniste] récidiviste… Si jamais le courage devenait contagieux ! Une pandémie de courage ! »

Plume prolifique de Rivarol, Martin Peltier, alias Hannibal, conclut sa « Lettre aux gilets jaunes sur les juges » sur un ton sarcastique qui laisse transparaître son approbation du négationnisme ; il vante le « courage » de la négationniste Mme Heverbeck [2] :

« Ce n’est pas plus beau ailleurs, d’ailleurs. Je tiens à dire un mot de l’Allemagne et de Madame Haverbeck. Ursula, de son petit nom, pense que l’Holocauste est « le plus gros mensonge de l’histoire ». Voilà quelque chose que je lui aurais déconseillé de dire. Elle a été condamnée pour cette conviction par trois tribunaux différents à trois peines fermes différentes : cela montre que la police allemande de la pensée à fait des progrès depuis la Gestapo. En 2018, on l’a mise en prison, et bien qu’elle ait purgé le plus gros de sa peine, on refuse de l’en sortir. Motif : elle est récidiviste. Elle pourrait récidiver encore. Elle n’a que quatre-vingt-onze ans. C’est un danger potentiel pour l’ordre public. Si jamais le courage devenait contagieux ! Une pandémie de courage ! Imaginez dans quel état cela mettait nos maîtres arc-en-ciel !  »

« [L’Holocauste], un… truc de la Seconde Guerre mondiale »

Hannibal, encore, revient sur le « détail » de Jean-Marie Le Pen (en 1987, Jean-Marie Le Pen avait qualifié les chambres à gaz de « point de détail ») dans un article intitulé « De qui se moque [l’idéologue français nationaliste] Renaud Camus ? ». Hannibal qualifie l’Holocauste de « truc de la Seconde Guerre mondiale » :

« J’ai lu en effet le deuxième tome des mémoires de Le Pen, fort intéressant et bien écrit par ailleurs : sur la question du détail [les chambres à gaz] il m’a déçu. J’avais fini par me convaincre qu’il se posait de vraies questions. Si c’est le cas, cela n’apparaît pas dans le livre (…) Mais peut-être Renaud Camus a-t-il été blessé non par ce qu’a dit Le Pen, mais par ce qu’il pense, ou qu’il croit qu’il pense (…) ? Admettons-le, par hypothèse, et admettons que l’intuition magique de Camus soit bonne, que Le Pen doute de l’holocauste (…) cela justifierait-il que le premier ne votât pas pour le second ? (…) va-t-il s’interdire le geste qui sauve parce que tel candidat se tromperait sur un… truc de la Seconde guerre mondiale ? »

Illustration : Rivarol n° 3328, 3 mai 2018

Du « lobby juif » et de la « coterie israélite »

Dans un article intitulé « Folie répressive : encore deux ans de prison contre Soral ! » qui prend la défense de l’essayiste complotiste Alain Soral (cliquer ici pour lire le rapport MEMRI.fr sur Alain Soral), le directeur du journal Jérôme Bourbon accuse le « lobby juif » de museler le peuple sur « toute une série de sujets » en rapport avec la « coterie israélite » [3] :

« On le voit, désormais toute critique de personnalités juives ou du lobby juif est considérée comme le prélude à un génocide ou une justification à une extermination de masse. Ce qui empêche, et c’est bien le but, de s’exprimer librement sur toute une série de sujets en lien direct ou indirect avec la coterie israélite. Sauf à risquer les pires avanies. »

Hommage au négationniste Pierre Marais

Le même numéro de Rivarol rend hommage, dans une annonce nécrologique intitulée « Nos Deuils », au révisionniste Pierre Marais (1921-2019), auteur de « Les camions à gaz en question », préfacé par le négationniste Robert Faurisson (Paris, Polémiques, 1994) [4] :

« Pierre Marais (1921-2019) – Le révisionnisme de l’histoire vient de perdre l’un de ses précurseurs : Pierre Marais est décédé pendant son sommeil dans la nuit du 19 au 20 septembre dernier. Né le 3 décembre 1921, Pierre Marais aurait eu 98 ans cette années. Pierre Marais a publié les trois ouvrages suivants : En lisant de près les écritures chantres de la Shoah : Primo Lévi, Georges Wellers, Jean-Claude Pressac ; Contribution au révisionnisme historique ; Les camions à gaz en question, avec une préface du Professeur Robert Faurisson. L’universitaire avait déjà eu l’occasion de saluer l’exceptionnelle qualité de ses recherches. Toute l’équipe de RIVAROL présente à la famille et aux proches de Pierre Marais ses condoléances les plus sincères. »

« Chirac fut tout au long de sa carrière d’une écoeurante judéoservilité »

Jérôme Bourbon – Source photo : wikicommons


Dans un éditorial intitulé « Chirac : escroc au patriotisme, fossoyeur de la droite et de la nation », le directeur de Rivarol Jérôme Bourdon impute à la communauté juive, et notamment à Serge Klarsferld, la victoire de Jacques Chirac aux élections présidentielles (contre Edouard Balladur) [5] :

« Pis, il [Jacques Chirac] s’empressa de déclarer la France coupable en se rendant au Vel d’Hiv le 16 juillet 1995, payant là, selon l’expression de Jean-Marie Le Pen, ‘sa dette électorale à la communauté juive’. Chirac avait en effet promis à Serge Klarsfeld pendant la campagne présidentielle que, s’il était élu, il déclarerait la France coupable pour la déportation des juifs. A partir de là, Klarsfeld et ses puissants réseaux appuyèrent de toutes leurs forces sa candidature présidentielle. Comme par hasard, c’est à cette époque que les courbes des intentions de vote se croisèrent entre Chirac et Balladur, Premier ministre sortant et jusque-là ultra-favori de la compétition, soudainement la cible de toutes les attaques à cause de supposées affaires très médiatisées. Au soir du premier tour, il n’y eut au final que deux points d’écart entre Chirac et Balladur. Une marge toutefois suffisante qui assurait à Chirac l’Elysée, la gauche étant provisoirement dans les choux. Klarsfeld avait gagné son pari.

Philomaçon, et maçon lui-même, Chirac fut tout au long de sa carrière d’une écoeurante judéoservilité. Outre son discours au Vel d’Hiv qui consistait à cracher sur le pays dont il est censé défendre les intérêts, on lui doit aussi en 2004 le discours du Chambon-sur-Lignon. Chirac s’en prend alors avec une rare violence à l’exclusion, à l’intolérance, au racisme, à l’antisémitisme, flétrit les actes de haine et de violence dont se rendraient coupables les Français de souche contre les juifs et les musulmans, nommément désignés comme boucs émissaires, mais il n’a pas un mot, pas un seul, pour dénoncer, même de manière allusive, les actes anti-Blancs et anticatholiques, les profanations d’églises et de cimetières, les insultes et les coups reçus par des victimes qui ne font pas partie, elles, des minorités protégées et glorifiées. »

« …les dirigeants de la communauté juive favorisent l’islam et le diabolisent en même temps, pour leur plus grand profit… : « A Attali est dévolu le rôle d’encourager l’islam et les musulmans, à Zemmour de les démoniser ».

Dans un article de Une intitulé « Faurisson et Zemmour : de la différence entre vraie censure et censure promotionnelle », Jérôme Bourbon élabore une théorie du complot expliquant, selon lui, les divergences d’opinions (seulement affichées) entre les différentes personnalités juives : BHL, Zemmour et Attali (et d’autres Juifs) oeuvreraient de concert pour, d’une part, encourager l’immigration musulmane et affaiblir la France et l’Europe, de l’autre monter les « Français de souche » contre les musulmans et renforcer l’Etat d’Israël [6] :

« Un chauffeur de taxi parisien confiait récemment à l’un de nos collaborateurs qu’il prenait souvent Zemmour et BHL [Bernard-Henri Lévy] dans sa voiture et qu’ils étaient en réalité copains comme cochons, comme on pouvait d’ailleurs s’en rendre compte en regardant naguère une émission de Zemmour et Naulleau où BHL était invité et où ce dernier regardait avec bienveillance, sympathie et connivence un Zemmour qui pourtant lui adressait des critiques fondées sur plusieurs de ses initiatives. Il s’agit donc de toute évidence d’un jeu de rôles, les dirigeants de la communauté juive favorisant l’islam, et le diabolisant en même temps, pour leur plus grand profit.

A Attali est dévolu le rôle d’encourager l’islam et les musulmans, à Zemmour de les démoniser sans toutefois prôner la remigration. Dans son discours à la convention de la droite, Eric Moïse Zemmour énonce certes un certain nombre de vérités sur l’état actuel de notre nation, mais il se garde bien de remonter aux causes. Car qui a en réalité favorisé l’émigration de masse, qui a édicté et continue à édicter des lois pour empêcher que les nationaux luttent efficacement contre cette submersion migratoire planifiée si ce n’est des organisations juives comme SOS-Racisme, la LICRA et L’UEJF ? »

« Leur communauté [juive] a fait venir les musulmans en masse pour conduire à la guerre civile au plus grand profit du monde juif et d’Israël »

« BHL et Attali ont monté les immigrés musulmans contre les Français de souche, et Zemmour, Finkielkraut et consorts veulent monter les Français de souche contre les musulmans que leur communauté a fait venir en masse chez nous pour conduire à la guerre civile au plus grand profit du monde juif et d’Israël. Ce sont les deux mâchoires de la tenaille pour nous détruire. Il ne faut pas en être dupe.

D’ailleurs, dans son discours à la convention de la droite, s’il critique à juste titre la culpabilité de l’homme blanc et hétérosexuel, Zemmour n’évoque comme éléments visant à le tétaniser que la colonisation et l’esclavage et se garde bien d’évoquer la Shoah. Or s’il est un Dogme qui est utilisé matin, midi et soir pour tétaniser l’Occidental, détruire ses défenses immunitaires, à l’école, dans les media, au cinéma, partout, c’est bien l’’Holocauste’. Cette omission volontaire de Zemmour sur le sujet prouve la perversité de ses intentions et de ses objectifs. Son souci, ce n’est pas la France et les Français. »

Illustration : Rivarol n° 3365, 20 février 2019

« Six millions de quoi, je ne me rappelle plus, mais le nombre je m’en souviens. Ils sont six millions »

Dans un billet sarcastique intitulé « Comment osez-vous ? », Martin Peltier, qui signe Hannibal, met en cause le chiffre de six millions de Juifs massacrés pendant l’Holocauste. Il s’attaque pour ce faire à ce qu’il appelle le « consensus », qu’il présente comme une opinion imposée basée sur l’ignorance (« pas besoin de lire des livres ») [7] :

« Le consensus, par exemple, c’est qu’il fait chaud, et que c’est la faute de l’homme, surtout l’occidental, qui doit manger moins de viande, donner de l’argent aux migrants et être poli avec les dames. Le consensus, c’est que les races n’existent pas, c’est pour ça qu’il faut être antiraciste. Un dernier exemple ? Ils sont six millions ! Six millions de quoi, je ne me rappelle plus, mais le nombre je m’en souviens. Ils sont six millions. Je suis sûr. Pas besoin de lire des livres pour avoir son opinion. C’est le consensus. Scientifique. »

Notes :

[1] Rivarol n° 3389, 4 septembre 2019, p. 5.

[2] Rivarol n° 3391, 18 septembre 2019, dernière page.

[3] Rivarol n° 3392, 25 septembre 2019, Une.

[4] Rivarol n° 3392, 25 septembre 2019, p. 13

[5] Rivarol n° 3393, 2 octobre 2019, p. 3.

[6] Rivarol n° 3396, 23 octobre 2019, Une.

[7] Rivarol n° 3396, 23 octobre 2019, dernière page.

1 COMMENT

  1. Gilles Finchelstein, le spin doctor de Dominique Strauss-Kahn, passé quasiment sans discontinuer de la couverture. Rothschild, Attali, G.Attal, G Soros, Epstein, Maxwell, Wienstien, Polanski, Cohn Bendit, Maitzieff, Lang, Finkelkraut, P.Cohen. R Elkrief, Moise Zemmour , BHL, Buszin, Solomon, Hirsh ,Bauer, Blanquer, Enthoven, Hanouna, etc….. . Pas la peine d’aller plus loin. Cette cabale communautaire devient de plus en plus toute permise, meprisant les Francais de souche snas aucune autre allegiance que la France. A quand le pays redonne a ses habitants.

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