Le 16 décembre 2018, la chaîne télévisée Rotana Khalijiyya (Arabie saoudite) a diffusé un débat sur la normalisation avec Israël. Le journaliste saoudien Dahham Al-Enazi a déclaré que l’Iran et la Turquie constituent des menaces plus graves dans la région et que le conflit arabe avec Israël porte sur les frontières, tandis que le conflit avec l’Iran est une question de vie ou de mort. Il a préconisé la normalisation avec Israël. Le chercheur saoudien Mohammed Al-Attar a déclaré que les dirigeants palestiniens ne souhaitent pas résoudre le problème palestinien. Il a déclaré que l’Arabie saoudite a gaspillé trop d’argent pour d’autres nations arabes. Le cheikh saoudien Youssef Al-Quait a soutenu que la position officielle de son gouvernement est de ne pas normaliser les liens avec Israël, tant que les Palestiniens n’auront pas obtenu leurs droits. Il a accusé Al-Enazi d’être schizophrène et de ne représenter le point de vue de personne. Al-Enazi a répondu que si c’était le cas, il n’aurait pas été invité à  l’émission. Extraits :

Dahham Al-Enazi : Ce conflit dure depuis 1948. Il existait avant même que [Hajj Amin] Al-Husseini soit allé voir Hitler – qui a brûlé les juifs – lorsqu’il a été proposé de diviser le territoire entre la Palestine et Israël. Puis la guerre de 1948 a commencé et la Palestine [sic] a été créée. Donc ce conflit… En tant qu’intellectuels, nous devrions connaître les faits. Nous avons un conflit réel et important entre les Perses et les Arabes. Le plan perse est de conquérir la région. Un autre conflit réel est celui que nous avons avec les néo-ottomans, qui souhaitent coloniser de nouveau la région, notamment la Mecque et Médine. C’est le royaume d’Arabie saoudite, et nous ne permettrons pas sa destruction. […]

Youssef Al-Quait : La position du gouvernement est qu’il n’y aura pas de normalisation avant que les Palestiniens n’obtiennent leurs droits. Pourquoi cette précipitation ? […]

Dahham Al-Enazi : Honte à tout intellectuel arabe qui ne reconnaît pas les menaces perse et turque et qui, à la place, déforme les faits pour présenter Israël comme l’ennemi. […]

Dr Mohammed Al-Attar (au téléphone) : [Les Palestiniens] ne souhaitent pas résoudre leur propre problème. Je suis très empathique envers le peuple palestinien. J’ai de nombreux amis palestiniens et je vivais autrefois avec eux, mais leurs dirigeants ne veulent pas résoudre leur problème. […]

Si l’Arabie saoudite avait dépensé pour elle-même la moitié de ce qu’elle a dépensé pour d’autres [nations] arabes, nous aurions pavé les rues de notre pays de marbre épais. Tout l’argent que l’Arabie saoudite a donné [aux Palestiniens] et tout le soutien que nous avons manifesté dans les forums internationaux, et ainsi de suite… Tout cet argent est allé dans les poches de leurs dirigeants et de 17 ou 20 organisations palestiniennes. Il en va de même pour le Liban et la Syrie. Le Liban a été détruit lors de sa toute dernière guerre avec Israël. [L’Arabie saoudite] a dépensé beaucoup d’argent à la fin de la guerre. Où est-ce que tout est allé ? Dans les poches de ces personnes. […]

Dahham Al-Enazi : Un conflit autour de frontières est différent d’un conflit sur une question de vie ou de mort. En tant qu’Arabes et Palestiniens, nous sommes en conflit avec Israël sur des frontières, mais avec l’Iran, nous sommes dans un conflit de vie ou de mort. […]

J’exerce ma liberté d’opinion en appelant à établir des relations israélo-saoudiennes. Je ne représente ni le gouvernement saoudien ni le ministère des Affaires étrangères saoudien. Je ne suis pas influencé par l’opinion de monsieur Tout-le-Monde, qui dit que… Nous avons déjà des relations avec la Chine et l’Amérique. 

Animatrice : Etes-vous d’accord avec lui, Abdallah ? Écoutons l’opinion d’Abdallah Al-Keaid. 

Abdallah Al-Keaid, journaliste saoudien : Mon opinion sur quoi ? 

Animatrice : Sur la normalisation avec Israël. 

Abdallah Al-Keaid : Je n’ai rien à voir avec cela et rien à dire à ce sujet. Personne ne m’a interrogé là-dessus, je n’ai donc pas à répondre. La question était adressée à Dahham, c’est donc lui qui devrait y répondre. […] 

Youssef Al-Quait : Souffrez-vous de mégalomanie ou de schizophrénie ? Vous pensez que vous parlez au nom du peuple saoudien, etc. Qui êtes-vous au fait, Dahham ? 

Dahham Al-Enazi : Je suis un chroniqueur et un expert, mon ami. Si je ne représentais [personne], vous ne m’auriez pas invité à cette émission.

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

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