Le 12 février 2018, deux jours après l’entrée d’un drone iranien dans l’espace aérien israélien le 10 février 2018, le site web de l’opposition syrienne Zamanalwsl.net a publié un article examinant les différents types de drones que possède le Hezbollah. Selon le site, ses informations proviennent d’une étude secrète menée par d’anciens officiers de l’armée syrienne envoyés par le régime pour former les membres du Hezbollah.[1] Le site a également mis en ligne une vidéo sur YouTube comportant les mêmes informations.[2]

Il convient d’observer que ce n’est pas la première fois que Zamanalwsl.net révèle des informations militaires concernant des éléments impliqués dans les combats en Syrie. En janvier 2018, il avait publié les conclusions d’une étude sur les bases aériennes militaires appartenant aux forces étrangères en Syrie.[3] Extraits :

Le drone Al-Mersad 1, dont le nom iranien est Muhajir-2, est le premier drone du Hezbollah. Il l’a acquis en 2002 ; il pèse 85 kilos ; son autonomie de vol est de 50 km ; son altitude maximale est de 3 300 mètres ; son temps d’altitude maximal est de 90 minutes ; sa vitesse maximale de 200 km/h. Ce drone atterrit sur des roues mais nécessite un parachute pour atterrir en toute sécurité. Il est produit par la compagnie iranienne Al-Quds. [Le Hezbollah dispose] de quatre drones de ce type pour des missions de surveillance, et de deux autres pour les entraînements.

Le drone Al-Mersad 2 [nom iranien :] Muhajir-4 – le Hezbollah en possède depuis 2003 et l’a utilisé pendant la guerre de 2006. Sa différence avec le Al-Mersad 1 est qu’il est équipé de skis internes au lieu de roues. Il est lancé depuis une rampe de lancement et atterrit avec un parachute. Le Hezbollah en possède huit et quatre rampes de lancement (Israël a abattu l’un de ces drones).

Le drone Ayoub, dont le nom iranien est Shahid 129. Le Hezbollah l’a utilisé à l’intérieur du territoire israélien en 2012 et de nouveau en 2013. A l’époque, [son utilisation] avait causé des réactions nombreuses, en raison de sa capacité de vol sur de longues distances. L’avion peut transporter quatre petits missiles ; il fait six mètres de long et a une envergure de 10,5 mètres ; il pèse 450 kilos ; il peut transporter 150 kilos de cargaison et atteindre une vitesse de 170 km/h ; il peut voler pendant 20 heures et sa portée est de 450 km. Il peut atteindre une altitude de 18 000 pieds [5 490 mètres]. Le Hezbollah possédait quatre avions de ce type. Israël en a abattu un.

Statistiques du drone Ayoub, tirées de la vidéo sur les drones partagée par le site Zamanalwsl.net. (Source : zamanalwsl.net, 12 février 2018)

Le drone léger Maarab, petit avion léger iranien Yasser, qui renforce l’arsenal du Hezbollah depuis 2006. Le nombre de drones de ce modèle a doublé au cours de l’ingérence du Hezbollah en Syrie. Actuellement, il en possède huit.

Petits drones fabriqués en Chine. Le Hezbollah en a acquis des douzaines, en raison de leur bas prix (le plus cher d’entre eux ne coûte pas plus de 1 000  dollars). En sus de leurs capacités de surveillance, ils peuvent transporter de petites bombes. Le Hezbollah a utilisé de tels drones au-dessus du village de Khalsa à Alep. L’Etat islamique les a également utilisés.

Bombes utilisées avec de petits drones – bombes de type MCD-2 fabriquées en Chine, similaires à celles utilisées par l’Etat islamique… La première attaque où le Hezbollah a eu recours aux drones en Syrie était en 2014, dans la région occidentale de Qalamoun.

Drones-suicide Ababeel – ils peuvent transporter des explosifs d’un poids réel, entrent en collision avec une cible et explosent. Le Hezbollah possède six drones de ce type. Ils peuvent transporter 21 kilos d’explosifs.

Drone suicide Rami 1 – ce sont les drones-suicide iraniens Raad-1. [Le Hezbollah en possède] 10. Ces drones sont lancés depuis les mêmes bases que le Al-Marsad 1.

Bases de lancement de drones qui pénètrent dans l’espace aérien syrien

Une piste, une zone de décollage, et une station de commandement ont été construites dans la région nord de la ville de Laat dans la vallée de la Beqaa. Une ancienne piste d’atterrissage abandonnée y a été rénovée, et une base du Hezbollah a été construite, tandis qu’une station de commandement et de contrôle de drones a été établie à proximité. Une autre piste d’atterrissage a été préparée pour les drones Shahid-29 [sic] à environ 10 kilomètres au sud de la ville de Hermal. Les avions sont entreposés dans un grand hangar à environ 2,5 kilomètres à l’ouest de la piste d’atterrisage, à l’abri de la surveillance israélienne.

Lien vers le rapport en anglais

[1] Zamanalwsl.net, 12 février 2018.

[2] Youtube.com/watch?v=IlPMPuYgT-c, 11 février 2018.

[3] Voir MEMRI en français, Etudes de chercheurs arabes sur la répartition des bases militaires étrangères en Syrie, 24 janvier 2018.

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