Au cours des derniers jours, de hauts responsables iraniens ont menacé la Grande-Bretagne pour l’arraisonnement, le 4 juillet 2019, d’un pétrolier iranien à Gibraltar, ainsi que la sécurité de l’Europe, pour ce qu’ils considèrent comme un manquement à ses obligations définies dans l’accord nucléaire du PAGC. Le 16 juillet 2019, le Guide suprême iranien Ali Khamenei a annoncé que les Européens avaient 11 obligations de ce type envers l’Iran, mais qu’ils n’en avaient « pas respecté une seule ». [1]

Des officiels iraniens ont déjà menacé d’inonder l’Europe de réfugiés. Le 8 décembre 2018, le président Hassan Rohani a déclaré lors de la seconde conférence des présidents de parlements de Russie, Chine, Inde, Pakistan, Afghanistan et Iran, qui s’est tenue à Téhéran, que si les pays européens acceptaient les sanctions américaines contre l’Iran, ils seraient inondés de terrorisme, de réfugiés et de drogue (voir MEMRI Special Dispatch No. 7824, Iranian President Rohani To The West: If You Undermine The Deployment Of Our Forces In The Middle East And Weaken Iran With Sanctions – You Will Drown In Terror, Bombs, Refugees And Drugs, 31 décembre 2018).

Menaces contre la Grande-Bretagne

Suite à l’arraisonnement par la Grande-Bretagne du pétrolier iranien à Gibraltar, Khamenei a déclaré le 16 juillet qu’une réponse iranienne était imminente : « Les Britanniques ont saisi notre navire, comme des pirates. [Même si] leur caractère malfaisant est évident pour tous, ils tentent de donner une apparence juridique à cet acte de [piraterie]. Les éléments croyants de la République islamique [d’Iran] ne laisseront pas cette opération sans réaction, et répliqueront au moment et au lieu opportuns. » [2]

Le lendemain, 17 juillet, le président de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Majlis, Mojtaba Zolnour, a déclaré : « Si les Anglais détiennent notre pétrolier sous de faux prétextes dans le détroit d’Ormuz, ils doivent savoir que nous avons une présence maritime significative, en particulier dans l’océan indien, le golfe d’Oman et le golfe Persique. Ceux-là mêmes qui se permettent de mener cet acte de piraterie en tant qu’esclaves de l’Amérique commettront sans doute d’autres crimes. Les pétroliers et les navires marchands britanniques doivent en fin de compte traverser le détroit d’Ormuz et le golfe Persique, et en aucune circonstance cette opération des Anglais ne restera sans réponse. Pour l’heure, de nombreux navires anglais naviguent près du golfe d’Oman et de l’océan Indien, sans oser pénétrer dans le golfe Persique. Nous sommes des hommes de paix ; nous apportons la sécurité dans la région. Sans la République islamique, la région pétrolière du golfe Persique serait en proie au chaos, pourtant ces Anglais méprisables ne devraient pas tirer profit de l’honnêteté iranienne. Les Anglais recevront une réponse à leur piraterie, et regretteront leur crime. » [3]

Le 17 juillet 2019, le gén. Mohammed Reza Yazdi, commandant de la Division Mohammed Rasoul Allah du CGRI, a déclaré : « L’arraisonnement du pétrolier n’a aucun fondement légal, mais ceux-là mêmes qui se disent la source juridique savent que leur opération relevait de la piraterie. Nous ne laisserons pas sans réponse l’arraisonnement britannique du pétrolier. Nous pouvons dire que nous avons de nombreux moyens de réponse, mais pour le moment, nous tentons de persuader les Britanniques d’accepter de reconnaître leur transgression et de la rectifier. Nous espérons que les actions idiotes et irréfléchies de l’Amérique, et en particulier de Trump, ne porteront pas atteinte aux Britanniques et aux Européens… parce qu’il vaut mieux pour les Européens qu’ils n’obéissent pas aux Américains. Les Britanniques doivent savoir que notre nation est forte, et que si cela s’avérait nécessaire, ils témoigneraient de sa capacité au lieu approprié. » [4]

Le même jour, le membre du Majlis Ahmad Salek a appelé à des opérations de représailles contre les pétroliers se dirigeant vers l’Europe par le détroit d’Ormuz. [5]

Le 18 juillet, le membre de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère Javad Karimi Ghodousi a tweeté : « Nous prévoyons absolument de mener une opération de représailles qui dépassera tout ce que les Anglais peuvent imaginer, comme l’a dit le chef d’état-major Bagheri. Cela, au cas où les diplomates [iraniens] ne peuvent rien faire [pour obtenir la libération du navire]. »

Twitter.com/KarimiGhodousi/status/1151735534294843392, 17 juillet 2019.
Twitter.com/KarimiGhodousi/status/1151735534294843392, 17 juillet 2019.

Menaces contre la sécurité européenne

Le président de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Majlis, Mojtaba Zolnour, et l’ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères et ambassadeur iranien à Paris, Hamid Reza Assefi, se sont exprimés sur la radio publique iranienne, le 11 juillet 2019, dans l’émission « Conversation du jour ». Au cours de cette émission, ils ont tous deux averti que la sécurité de l’Europe dépendait de son respect des obligations envers l’Iran découlant du PAGC. Zolnour a poursuivi en mettant en garde que l’Iran pourrait annoncer son intention d’enrichir de l’uranium à 60 % pour l’utiliser dans ses sous-marins nucléaires, alors même que l’Iran ne possède pas de sous-marins nucléaires. Il convient d’observer qu’il prend beaucoup moins de temps pour enrichir de l’uranium déjà à 60 % au niveau nécessaire pour produire des armes nucléaires.

Lire la suite du rapport en anglais

Notes :

[1] Farsi.khamenei.ir/news-content?id=43034, 16 juillet 2019.

[2] Farsi.khamenei.ir/news-content?id=43034, 16 juillet 2019.

[3] Farsnews.com, 17 juillet 2019.

[4] Farsnews.com, 17 juillet 2019.

[5] Mehrnews.com, 17 juillet 2019.

 

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