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L’ancien Premier ministre jordanien Abdelsalam Al-Majali a défendu le traité de paix israélo-jordanien, déclarant : « Ma mentalité est une mentalité de paix » et évoquant les problèmes fondamentaux que la Jordanie a résolus grâce à l’accord. La Jordanie, a-t-il dit, a récupéré ses terres et son eau et rétabli son économie. « L’Israélien continue de nous donner plus d’eau que notre dû », a-t-il expliqué au journaliste de Jordan Today. « Concernant le quota palestinien, nous n’intervenons pas. » Sur la question du droit au retour des Palestiniens, il a déclaré : « Les Arabes n’ont aucun pouvoir. Si jamais nous avions une force militaire, les laisserions-nous garder Haïfa ? Nous la prendrions. Si demain nous nous renforçons et pouvons prendre Haïfa par la force, allons-nous vraiment y renoncer parce que nous avons un accord avec eux ? » L’interview a été diffusée le 18 août 2018. Extraits :

 Abdelsalam Al-Majali : Ma mentalité est une mentalité de paix. Je crois que la paix est ce qu’il y a de mieux pour notre nation dans son actuel… ou plutôt à l’époque du processus de paix, ainsi qu’aujourd’hui. C’est la meilleure solution pour nous, en tant qu’Arabes, et j’y crois toujours. Tant que vous n’avez aucune autre sorte de pouvoir, la paix est votre seule option. […]

Nous nous intéressons à cinq questions fondamentales : la terre, l’eau, l’économie, la possibilité que [la Jordanie] devienne la Palestine alternative – nous sommes les seuls menacés par cela – et la sécurité. Ce sont les choses que la Jordanie a accomplies [dans l’accord de paix avec Israël]. Que voulait la Jordanie ? Sa terre ? Elle l’a récupérée. La Jordanie voulait son eau ? Nous l’avons récupérée. L’économie ? Nous l’avons rétablie. Et par-dessus tout, nous avons gagné le respect du monde. Suis-je censé libérer la Palestine ? Est-ce mon rôle ? 

Animateur : Certains pensent que cet accord n’a rien accompli. 

Abdelsalam Al-Majali : Comment pouvez-vous dire cela ? N’avez-vous pas obtenu votre eau ? Votre terre ? 

Animateur : Israël n’a pas respecté ses engagements concernant les quotas d’eau qu’il doit donner à la Jordanie. 

Abdelsalam Al-Majali : Ce n’est pas vrai ! Absolument pas ! Israël continue de nous donner plus d’eau que notre dû. 

Animateur : Israël n’a-t-il pas détourné les cours d’eau de la région vers son [territoire] ? 

Abdelsalam Al-Majali : Monsieur, vous n’avez pas lu les livres d’histoire, je le regrette. Israël a détourné l’eau du Jourdain il y a longtemps. 

Animateur : Et nous ne l’avons pas récupérée ! 

Abdelsalam Al-Majali : Notre quota ne vient pas du Jourdain. Lorsque l’eau a été partagée [dans l’accord de paix], nous avons obtenu notre quota du Yarmouk. Les juifs reçoivent 25 millions de mètres cubes et le reste est à nous. Mais puisque nous n’avons pas de barrage pour stocker les précipitations hivernales, ils ont pris l’eau. 

Animateur : Comment cela, ils l’ont prise et elle est perdue à jamais ? 

Abdelsalam Al-Majali : Non, ils nous l’ont rendue intégralement, et plus encore. Ils nous ont donné plus que notre dû. Mais concernant le quota palestinien, nous n’intervenons pas. Les Palestiniens obtiennent leur quota du Jourdain. […] Des millions de Palestiniens jordaniens possèdent des biens en Israël. Ils ont le droit de les récupérer ou d’être indemnisés. 

Animateur : Ils ne recevront qu’une indemnité ? 

Abdelsalam Al-Majali : Je préfère ne pas entrer dans les détails. C’est la restitution ou le dédommagement : soit ils leur rendront leurs terres, soit ils les dédommageront. Certaines personnes vont recevoir des indemnités… à Haïfa, à Jaffa et ailleurs au-delà de la Cisjordanie. 

Animateur : Cela sert-il la cause palestinienne ? 

Abdelsalam Al-Majali : Pourquoi pas ? 

Animateur : Comment, vendre leur terre pour un prix ? 

Abdelsalam Al-Majali : [Les Israéliens] possèdent cette terre. Ils y vivent et y construisent,

alors que vous n’y êtes pas, et que vous n’avez ni armée ni quoi que ce soit… 

Animateur : À mon avis, s’ils ne la vendent pas et que la terre reste occupée, c’est préférable pour la cause palestinienne. 

Abdelsalam Al-Majali : Vaut-il mieux qu’ils restent affamés ? 

Animateur : Et vendre leur terre est préférable ? 

Abdelsalam Al-Majali : Eh bien, que pouvez-vous faire ? Vous avez cédé la terre à une

force militaire. Vous n’avez aucun pouvoir. Vous ne faites que parler. Les Arabes n’ont aucun pouvoir. Si jamais nous avions une force militaire, les laisserions-nous garder Haïfa ? Nous la prendrions. Si demain, nous nous renforçons et prenons Haïfa par la force, allons-nous vraiment y renoncer simplement parce que nous avons un accord avec eux ? […]

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