Le haut responsable iranien Mohammed-Javad Larijani, directeur de l’Institut pour la recherche et les sciences fondamentales, a déclaré lors d’une interview accordée le 12 juin 2019 à la Deuxième chaîne (Iran) que les observateurs et inspecteurs de l’AIEA, qu’il a qualifiés de « cafards », ne devraient pas être autorisés à entrer en Iran ou dans ses installations scientifiques, et que l’Iran n’est nullement tenu de leur fournir des informations. Il a souligné que l’Iran n’était pas réellement engagé par le JCPOA ou le TNP, parce que les autres signataires faisaient ce qu’ils voulaient et a affirmé que l’Iran devrait suspendre et renégocier son adhésion au TNP. Larijani a ajouté que l’Iran avait le droit de s’engager dans tous les types de recherche nucléaire, y compris l’enrichissement au laser. Il a également déclaré que l’Iran n’était pas limité dans son niveau d’enrichissement en uranium et que, dans certains cas, il avait besoin d’uranium enrichi à 90 %. 

Mohammed-Javad Larijani est un ancien député et ancien vice-ministre des Affaires étrangères. Dans le passé, il a été conseiller auprès de Khamenei pour les Affaires étrangères. Il est le suppléant international du président de la Cour suprême et secrétaire-général du Conseil supérieur des droits de l’Homme. Il est le frère d’Ali Larijani, président du Majlis iranien, et de Sadeq Larijani, président du Conseil de discernement. Extraits : 

Mohammed-Javad Larijani : J’aimerais dire quelque chose qui pourrait être négatif d’un point de vue diplomatique. Selon moi, les cafards que nous avons dans ce pays, sous la forme d’observateurs et d’inspecteurs de l’AIEA – il serait insolent qu’ils pénètrent dans nos installations scientifiques. Pourquoi s’y rendraient-ils ? Nous n’avons aucun engagement. Si nous maintenons [l’accord nucléaire], nous le faisons comme un acte volontaire. […]

Ne laissons pas entrer en Iran [les inspecteurs de l’AIEA]. Qui sont-ils ? Cette obligation ressemble à des chaînes et à un cadenas que nous avons attachés à nos jambes de nos propres mains. Quel est notre intérêt dans le TNP, dont nous sommes un Etat membre ? Il ne respecte aucune de ses bonnes intentions. Ce ne serait pas une mauvaise idée pour nous de suspendre notre engagement, dans le sillage de toute cette pression, et de le renégocier depuis le début. Je ne dis pas que le TNP est une mauvaise chose. Le TNP est une très bonne chose, eu égard au vide actuel. Mais cela ne signifie pas que nous accepterons les engagements, tandis que d’autres font ce qu’ils veulent. C’est inconcevable. L’entité sioniste l’a, untel l’a, et untel autre l’a, mais quand il s’agit de nous, ils parlent du TNP. Cela n’a aucun sens.  […]

J’ai utilisé le mot « cafards », mais eux-mêmes parlent d’« insectes ». Pourquoi devrions-nous fournir des informations aux cafards de l’AIEA ? Ils veulent priver notre génération de son courage. Nous n’avons pris aucun engagement international de leur fournir des informations. Absolument aucun. […]

Depuis que le [JCPOA] a été déchiré et piétiné par tous ceux qui font de fausses déclarations et qui demandent de mener des négociations, nous n’avons aucune obligation internationale justifiée. Puisqu’ils veulent rendre ces limitations permanentes, cela devrait servir de sonnette d’alarme. Nous devons leur montrer aussi rapidement que possible que nous n’acceptons pas ces obligations. Notre peuple et nos scientifiques ont le droit d’entreprendre des recherches nucléaires dans tous les domaines, même dans le laser… Ils nous ont interdit de nous impliquer dans [l’enrichissement] au laser et dans des domaines similaires, mais nous n’avons pas moins le droit de le faire que tout autre pays. Ce n’est pas inférieur au droit des scientifiques américains et européens. Ils ne peuvent pas dire : parce que vous êtes des Iraniens, ce domaine scientifique vous est interdit. C’est la pire insulte à la science. Nous, Iraniens, ne nous soumettrons pas à cela. […]

La fatwa de notre docte gouvernant nous empêche de poursuivre l’armement nucléaire, mais cela ne signifie pas que l’accès à de nouvelles technologies d’enrichissement nous soit refusé, ou que notre enrichissement devrait se limiter aux niveaux inférieurs à 3,5 %. Dans certains cas, nous avons besoin d’uranium enrichi à 90 %. Nous n’avons absolument aucune limitation. […] Dans de nombreux domaines, un haut niveau d’enrichissement est nécessaire. Comme tous les pays, nous ne devons pas cesser [l’activité] dans ces domaines.

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

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