Le 20 mars 2019, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est exprimé lors de la séance plénière de la Conférence du désarmement à Genève. Dans son discours, Lavrov a affirmé que les événements de l’année écoulée avaient mené au seuil d’une nouvelle ère dans le contrôle des armements. Affirmant que l’Occident défend une politique étrangère marquée par l’égocentrisme et l’agressivité, nourrie par sa prétention au droit exclusif de déterminer les « règles » de l’ordre international et la destinée de nations, pays et régions entières, il a donné en exemple de cette politique agressive la « destruction délibérée » du Traité FNI [Traité sur les forces nucléaires] par les Etats-Unis.

Lavrov a toutefois ajouté que les accords bilatéraux Russie-Etats-Unis ne répondaient plus aux exigences à long-terme : « La crise autour du Traité FNI montre clairement que le progrès en matière de réduction des armes nucléaires ne peut plus être soutenu, dans le format bilatéral Russie – Etats-Unis. Il est temps que nous réfléchissions sérieusement à la manière de lancer un processus multilatéral sur le contrôle des armes nucléaires, fondé sur le principe de la sécurité commune et indivisible. Il est inutile de progresser vers le désarmement nucléaire sans prendre en compte une combinaison de facteurs ayant un impact négatif sur la stabilité stratégique », a déclaré Lavrov.

Lavrov a ensuite exprimé sa crainte que le Traité de réduction des armes stratégiques (START), qui expire en 2021, ne soit pas renouvelé. « Nous ne voulons pas que le Nouveau Traité START, d’une échéance de dix ans, qui doit expirer le 5 février 2021, connaisse le sort du Traité FNI. La Russie soutient la prorogation du Traité pour une période de cinq ans. Cela nous permettrait d’éviter une nouvelle dégradation de la stabilité stratégique, et nous donnerait un délai supplémentaire pour envisager des approches possibles envers les nouvelles armes qui apparaissent aujourd’hui dans le monde et des moyens possibles de les soumettre à des mesures de contrôle, car toutes ces armes n’entrent pas dans champ du Traité START. Contrairement à ce qui a été récemment exprimé devant cette Assemblée, la Russie est prête pour un tel dialogue », a-t-il affirmé.

Concernant les armes dans l’espace, Lavrov a déclaré : « Dans l’intervalle, les Etats-Unis ont alloué des fonds au développement d’un segment spatial de missiles de défense (MD) et au déploiement de capacités de frappe en orbite terrestre. Ce segment MD serait capable de frapper, notamment, des objets spatiaux. Ainsi, une structure de combat opérationnelle serait édifiée, capable de ‘nettoyer’ l’espace des biens orbitaux des pays que Washington n’apprécie pas. Cela ouvrira une boîte de Pandore pour de nombreux Etats, pour qu’ils participent intensivement aux activités dans l’espace, et un nombre non négligeable d’entre eux développent déjà des systèmes de combat à placer dans l’espace, ou disposent des capacités nécessaires à cette fin. Ainsi, la question est de plus en plus pertinente. »

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