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L’homme d’affaires et universitaire des EAU Sultan Sooud Al-Qassemi a déclaré qu’il soutenait la séparation de la religion et de l’État et qu’une telle séparation existait déjà dans une large mesure dans certains États du Golfe, comme les Émirats arabes unis, dans le domaine économique. Interviewé par la journaliste de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), radio publique française arabophone, sur la laïcité au niveau politique et social, Al-Qassemi a déclaré qu’il pensait que cela se produira dans une décennie ou deux. L’interview a été diffusée le 23 mai 2017. Extraits :
Journaliste : Vous écrivez souvent sur la démocratie et la laïcité, et vous défendez la laïcité et la séparation de la religion et de l’Etat. Pensez-vous qu’une telle séparation sera une tâche facile dans les pays du Golfe ?
Sooud Al-Qassemi : Evidemment, ce n’est pas facile, mais cela se produit déjà. Il existe de nombreux exemples de séparation de la religion et de l’Etat. L’exemple le plus probant est notre système économique. De nombreuses lois économiques dans le Golfe sont laïques par nature, pas toutes, mais beaucoup. Certaines des relations entre les sociétés sont régies par des lois laïques. Elles ne sont pas toujours régies par des lois religieuses. Je crois qu’il est nécessaire de séparer la religion de l’Etat. Une telle séparation existe dans une large mesure dans certains Etats du Golfe, comme les EAU, par exemple. Nous ne le reconnaissons pas, évidemment, mais les EAU sont, dans une large mesure, un Etat laïc. Nous ne le disons pas à haute voix, mais dans une large mesure… Par exemple, nous avons des tribunaux laïcs, comme le système judiciaire du Centre financier international de Dubaï. C’est un tribunal qui opère au niveau international. Comme vous pouvez le voir, il existe une séparation entre la religion et l’Etat.
Journaliste : Ceci concerne la séparation de la religion et de l’Etat et la laïcité. Mais qu’en est-il de la laïcité au niveau politique ou social, et pas simplement dans le domaine économique ?
Sooud Al-Qassemi : Selon moi, cela arrivera, dans les dix ou vingt prochaines années.
