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Masoud Asadollahi, expert iranien du Moyen-Orient et membre de la délégation iranienne aux pourparlers d’Astana, a récemment révélé la discorde entre la Russie et l’Iran concernant la présence des forces iraniennes et du Hezbollah en Syrie. Asadollahi a évoqué la récente déclaration de l’envoyé spécial de Poutine en Syrie, Alexander Lavrentiev, selon laquelle l’appel russe au retrait des forces étrangères de Syrie concernait les forces iraniennes et contrôlées par l’Iran, et pas seulement les forces américaines, françaises et turques. « En quoi la Russie est-elle concernée ? C’est très étrange. Nous ne parlons pas d’une présence iranienne sur le sol russe », a déclaré Asadollahi lors de l’interview, diffusée le 22 mai 2018 sur la chaîne télévisée syrienne Al-Ikhbariya. Extraits :

Masoud Asadollahi : En Iran, nous disons que nous attendrons deux ou trois mois avant d’évaluer la position européenne et de voir si l’Europe respecte bien ses engagements et s’abstient d’imposer des sanctions à l’Iran. Ils reconnaissent tous que l’Iran a respecté l’accord nucléaire. Si, effectivement, l’Europe adopte de nouvelles positions, nous poursuivrons avec les accords nucléaires. Mais s’il s’avère que c’était un mauvais pari, et que l’Europe ne peut s’affranchir de l’hégémonie américaine, l’Iran se retirera de l’accord nucléaire une bonne fois pour toutes. […]

Journaliste : Le président Poutine a récemment fait des déclarations sur le retrait des forces étrangères de Syrie. Au début, il était entendu qu’il se référait spécifiquement aux Américains, aux Français et aux Turcs. Mais ensuite [l’envoyé spécial de Poutine] Lavrentiev a déclaré que cela comprenait les forces iraniennes et toutes les forces supposément contrôlées par l’Iran. Comment percevez-vous cette déclaration ?

Masoud Asadollahi : La semaine dernière, je me trouvais à Astana, dans le cadre de la délégation iranienne, et nous avons rencontré la délégation russe, menée par M. Lavrentiev lui-même. La rencontre était amicale, et Lavrentiev n’a nullement mentionné ce sujet. Nous avons donc été surpris que deux jours plus tard, il ait adopté cette position. Il est vrai que la position du président russe n’était pas claire. Il a parlé des « forces étrangères ». Mais M. Lavrentiev a mentionné les noms [des forces étrangères]. Tout d’abord, cette déclaration a été rapportée par une agence de presse russe. Nous ne disposons pas de vidéo qui nous confirmerait les propos de M. Lavrentiev mot pour mot. Mais vu qu’il n’a rien démenti jusqu’à présent, nous supposons qu’il les a bien tenus. C’est très étrange. Tout d’abord, le gouvernement et l’Etat syrien approuvent la présence des forces iraniennes, du Hezbollah et de leurs alliés. Tout le monde le sait. Depuis le premier jour, nous affirmons que nous resterons là-bas aussi longtemps que le gouvernement syrien le voudra. Dès que le gouvernement syrien dira « merci, nous n’avons pas besoin de ce soutien », l’Iran sera prêt à retirer ses forces de la Syrie. Mais en quoi la Russie est-elle concernée ? C’est très étrange. Nous ne parlons pas d’une présence iranienne sur le sol russe. Il s’agit du sol syrien. Ce qui est encore plus étrange, c’est que les Russes disent que tout le monde doit se retirer, hormis les Russes. C’est l’idée générale. Les Américains, les Turcs, les Français doivent tous se retirer… Nous sommes d’accord là-dessus, car ces forces sont entrées en Syrie sans le consentement du gouvernement et elles constituent des forces d’occupation. Mais concernant l’Iran et le Hezbollah, c’est différent. Tout le monde le sait.

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