Récemment, le site de l’opposition syrienne Zamanalwsl.net a publié plusieurs articles d’une fiabilité incertaine, sur l’existence d’une nouvelle installation de fabrication de missiles longue portée à Wadi Jahannam, entre Baniyas et Hama, en Syrie, subordonnée au Centre d’études et de recherches scientifiques syrien (CERS). Le CERS syrien a été défini par le Département du Trésor américain comme une « agence gouvernementale syrienne responsable du développement et de la production d’armes non conventionnelles ». [1]

Dans un premier rapport mis en ligne le 28 juin 2017, le site Zamanalwsl.net expliquait que cette nouvelle installation avait été construite à Wadi Jahannam et qu’elle se trouvait sous la supervision directe de l’Iran. Selon ce rapport, le président syrien Bachar Al-Assad avait récemment visité l’installation et rencontré des experts iraniens et syriens (voir MEMRI en français, Un site de l’opposition syrienne : Assad a visité une nouvelle installation de missiles longue portée près de Baniyas, 3 juillet 2017).

Le 10 juillet 2017, Zamanalwsl.net affichait un autre rapport sur l’installation, intitulé « Que font là-bas la Russie et la Corée [du Nord] ? » L’article, illustré de photos « exclusives » de l’installation de Wadi Jahannam, mentionnait que l’installation produit des missiles à longue portée ainsi que des missiles balistiques M600, une version syrienne du missile iranien Fateh 110. Selon ce rapport, cette installation disposerait d’une succursale dans la province occidentale de Hama, qui produit des agents chimiques, et il existerait une base militaire russe dans la région, où des officiers nord-coréens servaient autrefois. Extraits du rapport du 10 juillet 2017 de Zamanalwsl.net :

Le rapport de Zamanalwsl.net dit « avoir reçu des photos exclusives du centre de recherche scientifique du régime d’Assad dans la région de Wadi Jahannam, qui se trouve [administrativement] dans la zone rurale de Tartus. Les nouvelles photos illustrent le rapport précédent de ce site web concernant le centre, où Bachar [Al-Assad] a effectué une visite secrète, alors qu’il rendait officiellement visite à plusieurs [de ses partisans] dans la région rurale de Hama… »

« Il s’agit d’une installation de développement et de fabrication de missiles longue portée et de missiles balistiques M600 – nom secret donné par le centre scientifique [à ces missiles, fabriqués selon] le modèle du missile Fateh 100 iranien. »

« Les sources [citées dans le rapport] indiquent que le centre a une branche à Deir Shamil [dans la province occidentale de Hama] où se trouve une base de la Quatrième Division [de l’armée syrienne sous le commandement de Maher Al-Assad, frère de Bachar]. [Dans cette branche], les produits chimiques sont produits et stockés sur le flanc de la colline adjacent à une route souterraine. Selon les sources, le général de brigade Ghassan Abbas [2] est le directeur de la branche, sous le commandement direct de Salim Tamah, directeur adjoint du CERS. Les sources estiment que la construction de [la branche du CERS] sera achevée avant la fin de l’année. »

L’installation vue d’un autre angle.

Le rapport souligne également qu’en septembre 2015, un article de Zamanalwsl.net avait signalé une base militaire russe près du village de Kaib [3] dans la région rurale de Baniyas et comprenait des déclarations d’ « un ancien soldat du Haut Centre de recherche scientifique [le CERS] », nommé « Ayman Al-Thakil », qui avait servi dans cette base en 1999. Le soldat avait déclaré que « des officiers et des soldats russes et nord-coréens » y avaient servi et que pendant son séjour là-bas, « des gros camions chargés d’équipement recouvert de poutres en bois » arrivaient à la base. Le travail des soldats syriens, a-t-il affirmé, était de démanteler le bois, puis les Russes et les Nord-Coréens, sous la surveillance rigoureuse du Service de renseignement de l’armée de l’air [syrienne], transféraient l’équipement dans d’autres camions et le recouvraient de tissu. Il a ajouté que le service militaire syrien de cette base observait le secret. Il était interdit aux soldats syriens qui avaient servi là-bas de quitter le pays pendant une période de cinq ans après la fin de leur service, ou même de mentionner où ils avaient servi pendant 15 ans. [4]

Lien vers le rapport en anglais

Notes :

[1] Treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl0701.aspx.

[2] Le brigadier général syrien Ghassan Abbas est le directeur d’une branche du Centre d’études et de recherches scientifiques affiliée à la logistique des armes chimiques et a été désigné et sanctionné par le Département du Trésor américain le 12 janvier 2017, conformément à l’Ordre exécutif 13382, qui prend pour cibles les proliférateurs d’armes de destruction massive et leurs partisans. Treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl0701.aspx

[3] Le village de Kaib n’apparaît pas dans les cartes de la région, mais le village de Kaibiye-Farash.

[4] Zamanalwsl.net, 18 septembre 2015.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here