Parvaneh Salahshouri, membre du Majlis iranien, a déclaré dans un discours devant l’assemblée, mis en ligne sur Telegram le 9 décembre 2019, que les récentes manifestations avaient été principalement menées par des jeunes désireux de travailler et de mener une vie décente. Elle a accusé le Conseil de discernement, le Conseil des gardiens, le Conseil de sécurité nationale, le Conseil de l’espace virtuel, le Conseil de la révolution culturelle et le Conseil tripartite mixte d’exercer des compétences redondantes et de se dérober à leurs responsabilités. Elle a critiqué le fait que le Majlis n’ait joué aucun rôle dans les événements récents, alors qu’il est censé représenter le peuple. Elle a ajouté qu’elle ne pouvait accepter le meurtre de jeunes Iraniens, même s’ils ont été infiltrés par une influence étrangère. Extraits :

Parvaneh Salahshouri : Mes chers compatriotes, les manifestations de 1999, 2009, décembre 2017 et novembre 2019 étaient des manifestations qui exprimaient toujours des revendications. Aujourd’hui, les manifestants sont pour la plupart des jeunes à la recherche d’un emploi et d’une vie meilleure, d’un point de vue humain et social. […]

Malheureusement, à l’exception d’une minorité privilégiée, nous avons abandonné le reste de la population. […]

Partout règne une tyrannie rebelle totale. Toutes les instances dirigeantes parallèles se vantent de leur pouvoir, y compris le Conseil de discernement, le Conseil des gardiens, le Conseil de sécurité nationale, le Conseil de l’espace virtuel, le Conseil de la révolution culturelle et le Conseil tripartite mixte. Eh bien, où est l’organe qui représente le peuple [le Majlis] ? Concernant les instances [dirigeantes], leurs responsabilités [se chevauchent] deux, trois et même quatre fois. Combien de gouvernements ? Combien d’agences de renseignements ? Combien d’organes parallèles ? Au bout du compte, nous parlons d’un régime double, qui se soustrait à ses responsabilités et dirige l’État en disant : « Qui a fait cela ? Ce n’était pas moi… » La déchirure du tissu social, le manque de confiance sociale, le manque de capital social, les schismes sociaux et les schismes liés au genre sont tous causés par le gouvernement, tout sauf idéal, de ce pays. Malheureusement, les décideurs iraniens ignorent ce qui se passe sur le terrain, au sein de la société et les développements qui se produisent ces dernières décennies. S’ils avaient côtoyé la population, ils auraient certainement senti la pauvreté, le manque de ressources et les pleurs de la population. […]

Nous devons rendre des comptes aux mères endeuillées et aux pères en souffrance qui ont honte devant leurs enfants. Si Dieu et la nation nous ont donné le pouvoir, nous ne devons pas exploiter ce pouvoir pour promouvoir nos goûts personnels. Écoutons la population avant qu’il ne soit trop tard. Dans un discours prononcé à Behesht-e Zahra, l’imam Khomeini avait affirmé : « Quand je regarde certains de ceux qui ont perdu leurs enfants, je sens un poids sur mes épaules, et cela m’est insupportable. » Comment puis-je, en tant que représentante du peuple, accepter le meurtre des jeunes de mon pays, même s’ils ont pu être infiltrés par une influence étrangère ? Comment puis-je de nouveau assumer la responsabilité de représenter la population ?

Président : Merci beaucoup…

Parvaneh Salahshouri : Puissions-nous croire que c’est la fin de la saison froide, et non son début.

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

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