Le 18 janvier 2018, l’organe de presse pro-EI Al-Wafa rapportait que le militant allemand Denis Cuspert, alias Abou Talha Al-Almani (ancien chanteur de rap connu sous le nom de « Deso Dogg »), a été tué au combat, postant une photo de sa dépouille. Cuspert, converti à l’islam, avait officiellement prêté allégeance à l’Etat islamique en 2014. Dans une vidéo mise en ligne en avril de la même année, il affirmait : “L’Etat que personne ne peut arrêter ! L’Etat que nous avons édifié ou aidé à édifier ! Nous continuerons de l’édifier jusqu’à ce qu’il atteigne Washington, ô Obama ! (il fait le geste de trancher la gorge. » [1] Le Département d’Etat américain avait désigné Cuspert comme « terroriste international spécialement désigné », en vertu de l’Ordonnance exécutive 13224, le 9 février 2015. En octobre 2015, le Pentagone avait rapporté qu’il avait été tué dans une frappe aérienne, mais avait ensuite indiqué qu’il avait en fait survécu à l’attaque.[2]

Photo de la dépouille d’Abou Talha, publiée par Al-Wafa
Photo de la dépouille d’Abou Talha, publiée par Al-Wafa

Selon le communiqué d’Al-Wafa, Abou Talha « a été tué le mercredi 17 décembre, après la prière de la mi-journée, dans une attaque [de l’EI] sur plusieurs fronts contre les [combattants] apostats de la [tribu] Al-Shu’aitat dans la ville de Garanij [en Syrie orientale]. [Abou Talha et ses hommes] ont réussi à s’infiltrer dans les rangs [des ennemis] et à tuer 10 d’entre eux. L’attaque s’est poursuivie jusqu’à ce qu’il parvienne à encercler [les ennemis] dans une maison, en leur promettant de leur laisser la vie sauve, pour les échanger contre nos quatre sœurs emprisonnées. La confrontation s’est poursuivie jusqu’à ce que les ennemis d’Allah soient à court de munitions, puis [la coalition internationale] est arrivée avec ses avions oppressifs et a tiré un barrage de missiles contre nos frères, en conséquence duquel Abou Talha est devenu martyr. »

Le communiqué loue la détermination d’Abou Talha à se battre et à servir même comme commandant, malgré les graves blessures qu’il a subies : « Depuis qu’il a prêté allégeance au Calife [dirigeant de l’EI Abou Bakr Al-Baghdadi], il est passé d’une brigade à l’autre, et d’une blessure à l’autre. Il faisait partie de ceux qui abhorrent et évitent les postes administratifs, alors qu’il était dispensé [de se battre, car] il avait été grièvement blessé au début du siège d’Al-Raqqa, et que son état s’était aggravé à tel point que les brigades avaient refusé de l’accepter [comme combattant]. Mais il avait continué de participer aux batailles, sans être [officiellement] affilié [à aucune brigade]. Allah lui a donné le privilège de fonder des brigades et d’en commander d’autres, d’élaborer des plans de bataille et de diriger des raids. »

Le communiqué d’Al-Wafa.

Le communiqué fait également l’éloge de la contribution d’Abou Talha à l’appareil médiatique de l’EI, d’abord en tant que directeur des organes de presse Al-Ghuraba et Al-Tibyan, puis en tant que fondateur du Centre des médias Al-Hayat, principal organe médiatique de l’EI dans les langues autres que l’arabe. On peut y lire qu’il « était un homme de médias et un directeur très efficace, avec de vastes connaissances dans de nombreux domaines des médias, ayant étudié à l’université à Berlin ». De nombreux agents étrangers, ajoute le communiqué, ont été convaincus de rejoindre l’EI grâce à ses efforts médiatiques et à l’histoire de sa vie pleine d’inspiration : « Le documentaire [produit par l’EI] sur sa vie, sa conversion à l’islam et les raisons pour lesquelles il a rejoint l’Etat islamique a joué un rôle important pour attirer des frères non arabes [à rejoindre l’organisation]. Les projets [élaborés] par lui et ses hommes ont constitué la base de l’institution médiatique centrale de [l’organisation], Al-Hayat Media. »

Lire le rapport dans son intégralité en anglais

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