Selon l’éditorial du 18 mars 2018, paru dans le quotidien gouvernemental saoudien Al-Riyadh, au vu des atrocités perpétrées par le régime syrien contre son peuple, comme en témoigne récemment le massacre commis dans la Ghouta orientale, et devant l’incapacité de la communauté internationale d’endiguer la tragédie en Syrie, la priorité actuelle n’est plus seulement de trouver une solution politique pour mettre fin à la crise syrienne, mais d’écarter Bachar Al-Assad du pouvoir et de le poursuivre pour crimes de guerre.

Il convient d’observer qu’au cours de l’année écoulée, l’Arabie saoudite aurait apparemment renoncé à son exigence d’écarter Assad, à titre de condition préalable pour résoudre la crise en Syrie. Cela se reflète notamment dans le soutien de l’Arabie saoudite aux accords de désescalade parrainés par la Russie et dans ses efforts pour intégrer les groupes d’opposition syriens proches du Caire et de Moscou, qui n’exigent pas le départ d’Assad comme condition préalable à la résolution de la crise syrienne, au sein du Haut Comité des négociations (représentant officiel de l’opposition dans les pourparlers de Genève).[1] Extraits :[2]

Depuis que le peuple syrien s’est soulevé contre le régime oppresseur de Bachar Al-Assad en 2011 et contre sa politique oppressive de suppression des libertés et de violation des droits de l’homme, le citoyen syrien connaît des désastres et des tragédies qui le rapprochent chaque jour de la mort. Si les exigences originales ne concernaient que les réformes, la réaction du régime aux [manifestations] populaires – par des tirs meurtriers à balles réelles – a naturellement conduit le peuple à exiger son éviction.

Assad ne s’est pas contenté de violences injustifiées envers ses citoyens, mais s’est empressé de compromettre l’intégrité territoriale de la Syrie en impliquant [dans la guerre] des pays qui ne se soucient que de leurs propres intérêts. Les Iraniens, dont les mains sont rouges du sang de victimes innocentes, et le Hezbollah, impliqué dans le terrorisme et les crimes jusqu’au cou, qui collaborent avec le tyran moderne [Assad], ainsi que la Russie avec son arsenal et ses vetos [au Conseil de sécurité des Nations unies] – défendent et soutiennent tous ce régime criminel et alimentent la conflagration meurtrière en Syrie.

Les images horrifiantes provenant de la Ghouta orientale aujourd’hui ne sont qu’un exemple du meurtre et de l’expulsion de millions de Syriens en conséquence du terrorisme du régime et de ses partisans. [Cela intervient] dans le contexte de l’impuissance flagrante de l’ONU et du Conseil de sécurité, car les criminels commettent leurs crimes en plein jour, en toute impunité.

Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’exiger une solution politique, mais de donner la priorité au départ de Bachar Al-Assad. C’est ce que l’opposition syrienne souligne sans arrêt. Mais il ne suffit pas d’écarter [Assad] s’il n’est pas poursuivi pour les atrocités qu’il a commises contre son peuple, [y compris] contre les femmes, enfants et personnes âgées. La conscience internationale va-t-elle se réveiller et traduire en justice le régime oppresseur syrien devant la Cour internationale de Justice, comme dans les cas précédents de criminels de guerre ?

Lien vers le rapport en anglais

Notes :

[1] A ce sujet, voir Enquête et analyse de MEMRI n° 1371, Apprehension In Syrian Opposition That Sochi Conference Aims To Establish New Political Framework For Syria Solution, Preserve Assad’s Regime, 28 janvier 2018.

[2] Al-Riyadh (Arabie saoudite), 18 mars 2018.

 

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