Avant le discours du président américain Donald Trump du 13 octobre 2017 sur sa « nouvelle stratégie concernant l’Iran », et au vu des spéculations des médias selon lesquelles il devait annoncer sa décision de placer le Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranien (CGRI) sur la liste des organisations terroristes du Département d’Etat, des porte-parole iraniens, notamment des commandants du CGRI, avaient menacé d’une réaction iranienne virulente contre les Etats-Unis si cela se réalisait. En sus des menaces d’une attaque militaire contre les intérêts et les bases américaines au Moyen-Orient, on a également assisté à une forte augmentation des invectives contre Trump et son administration.

Après que Trump se fut abstenu de désigner le CGRI comme une organisation terroriste, se contentant d’une remarque générale sur les projets d’imposer de nouvelles sanctions, visant apparemment des officiels du CGRI, les porte-parole iraniens ont affirmé que les menaces des commandants du CGRI avaient été efficaces et avaient dissuadé Trump de prendre cette décision.

Le présent rapport examine les déclarations d’officiels et de journalistes iraniens sur le sujet.

Le commandant du CGRI Jafari : les Etats-Unis devront retirer leurs bases au-delà de la portée de 2 000 km de nos missiles

Le commandant du CGRI, Ali Jafari, a déclaré le 8 octobre : « Si la loi sur les nouvelles sanctions de l’Amérique [visant le CGRI] entre en vigueur, l’Amérique devra déplacer ses bases au-delà de la portée de 2 000 kilomètres des missiles iraniens. Selon des rumeurs, l’administration américaine est stupide et souhaite désigner le CGRI comme une organisation terroriste. Si cela s’avère, le CGRI désignera l’armée américaine, partout dans le monde, et en particulier au Moyen-Orient, comme les compagnons d’armes de l’Etat islamique… Les nouvelles sanctions américaines mettront un point final à toute chance de coopération mutuelle [entre l’Amérique et l’Iran]. Ces sanctions complètent notre expérience du PGAC [Plan global d’action conjoint], à savoir qu’elles [confirment] que l’Amérique utilise les pourparlers comme des moyens de pression et d’hostilité, et non comme des moyens de parvenir à une coopération mutuelle et de résoudre les problèmes. »[1]

Le commandant adjoint des Forces Quds, Qaani : Nous avons envoyé des fanfarons comme Trump au tombeau

Quelques heures avant le discours de Trump, le commandant adjoint des Forces Qods, Esmail Qaani, a déclaré : « Trump devrait savoir que nous avons envoyé de nombreux fanfarons comme lui au tombeau et que nous savons très bien comment combattre l’Amérique ».[2]

L’ambassadeur iranien à Londres Baeidinejad : Trump n’a pas osé mettre le CGRI sur la liste des organisations terroristes

Après le discours de Trump, des porte-parole iraniens ont fait des déclarations de victoire, affirmant que les mises en garde et les menaces de l’Iran avaient dissuadé Trump de prendre la mesure de désigner le CGRI comme une organisation terroriste. Hamid Baeidinejad, ambassadeur iranien à Londres et ancien membre de l’équipe de négociations sur le nucléaire iranienne, a tweeté le 15 octobre : « Trump a fait un aveu important, à savoir que l’Iran est l’acteur le plus influent dans la région. Il n’a finalement pas réussi à annuler le PGAC, et n’a pas osé inclure le CGRI dans la liste des organisations terroristes. » [3]

Kayhan : Les forces américaines devront bientôt quitter leurs bases à cause du CGRI

On pouvait lire dans le quotidien Kayhan le 14 octobre : « Contrairement à ses promesses selon lesquelles le CGRI serait inclus dans la liste des organisations terroristes, Trump s’est explicitement départi de cette position. Ce recul ne peut être que la conséquence directe de la récente menace du CGRI, d’une réaction adaptée [à une telle décision]. » [4] Le lendemain, on pouvait lire dans Kayhan « qu’apparemment, nous ne tarderons pas à voir les forces américaines quitter leurs bases permanentes et provisoires et les transférer aux gouvernements de la région, grâce à l’influence du CGRI et des milices populaires qui lui sont affiliées. »[5]

Le commandant adjoint du CGRI : l’Amérique demande l’aide de ses alliés pour contrôler les nouvelles puissances, ce qui démontre son impuissance face à la Révolution islamique

Le commandant adjoint du CGRI, Hossein Salami, a déclaré le 18 octobre : « Nous ne serons jamais vaincus par nos ennemis, et c’est la vérité… L’ennemi veut isoler l’Iran, mais le discours de Trump a isolé l’Amérique [au lieu de cela]. Il n’est plus question d’une option militaire… Chaque fois que le président américain s’exprime de cette manière, son secrétaire d’Etat [Rex Tillerson] et son secrétaire à la Défense [James Mattis] l’humilient et même le Fonds monétaire international ne lui donne pas de réponse positive… »

« Aujourd’hui, l’Amérique demande l’aide de ses alliés pour contrôler les nouvelles puissances, ce qui atteste de son impuissance face à la Révolution islamique de l’Iran. Certains pensaient que les déclarations de Trump exerceraient une pression sur l’Iran, mais après son discours, [il s’est clairement avéré que] l’Iran et Téhéran sont comme l’Océan, et que ses déclarations n’ont aucune conséquence, tout comme les cailloux qui tombent dans l’immense océan. »[6]

Le Secrétaire général du Conseil de discernement Rezai : Nous sommes très fiers que Trump s’oppose à nous

Le Secrétaire général du Conseil de discernement, Mohsen Rezai, a affirmé le 18 octobre : « Un président stupide est plus dangereux qu’un président fou… Aujourd’hui, nous faisons face à un homme qui est la risée du monde entier. Nous sommes très fiers que Trump soit contre nous. Celui qui veut connaître l’Iran doit regarder qui s’y oppose. » [7]

Lien vers le rapport en anglais

Notes :

[1] Asr-e Iran (Iran), 8 octobre 2017.

[2] Tasnim (Iran), 13 octobre 2017.

[3] Twitter.com/baeidinejad, 15 octobre 2017.

[4] Kayhan.ir, 14 octobre 2017.

[5] Kayhan.ir, 15 octobre 2017.

[6] Tasnim (Iran), 18 octobre 2017.

[7] ISNA (Iran), 18 octobre 2017.

 

 

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