Le 29 mai 2019, la chaîne Khalijefars [Iran] a diffusé un court-métrage animé sur les éventuels avantages de la mise en place d’un intranet national. Le narrateur a comparé la connexion actuelle au Web en Iran au fait de voyager de Téhéran à Chiraz, en passant par l’Allemagne.

Rappelant aux téléspectateurs le virus Stuxnet, qui avait attaqué la centrale de Bushehr en 2010, il a expliqué qu’un intranet national serait plus sûr et rapide, et neutraliserait toutes les tentatives étrangères de déconnecter l’Iran du réseau international.

Pointant le fait que plusieurs pays, tels que la Corée du Sud et la Chine, utilisent déjà un intranet national, le narrateur a qualifié ce réseau interne de « vision à long terme en vue de préserver notre sécurité de l’information et notre résilience au sein de la communauté internationale ». Extraits : 

Narrateur : Un Internet national : sécurité ou limitation ? Une fois encore, le manque d’informations et de transparence a alimenté le marché des rumeurs. Des informations sur la mise en place d’un Internet national et un débat sur la déconnexion et le filtrage d’Internet ont peu à peu gagné la population. La possibilité de devenir un îlot isolé a suscité de vives inquiétudes partagées de tous. Prenons un exemple simple, pour voir ce qu’est vraiment l’intranet. Imaginez que pour vous rendre de Téhéran à Chiraz, vous alliez d’abord en Allemagne, puis partiez d’Europe vers votre destination à Shiraz. C’est certes possible, mais, en plus du temps que cela prend, du coût et de l’usure de votre véhicule, il y a les dangers d’une attaque de bandits et de routes endommagées. Cela ne paraît pas logique, même si c’est ce qui se passe tous les jours dans le monde virtuel iranien. Lorsque vous envoyez un courrier électronique à votre collègue de travail, cet e-mail va en Amérique et fait un petit tour avant que votre collègue ne le reçoive, même s’il se trouve dans la pièce voisine. Un Internet national écourterait le trajet et multiplierait la vitesse de l’échange d’informations. Les coûts d’Internet diminueraient également, puisque les utilisateurs n’auraient plus à payer de frais de connexion internationaux.

Mais la sécurité de l’information est encore plus vulnérable que la vitesse. Vous vous souvenez sûrement du virus Stuxnet et de la cyberattaque de la centrale de Bushehr, en 2010. N’oublions pas que nous vivons au siècle de la science – qui est le pouvoir – et qu’un Internet national peut servir de coffre-fort pour protéger nos informations internes. Un coffre-fort sans lequel nous sommes vulnérables face au monde. Avec la mise en place d’un réseau interne, rien n’arriverait si les Américains ou tout autre pays décidaient demain, ou un beau jour, de déconnecter ou de limiter notre accès au réseau international. Nous, Iraniens, ne sommes pas les seuls concernés par la création d’un réseau national d’information. La Corée du Sud dispose de l’Internet le plus rapide au monde. Le haut débit local est [utilisé à] 80 %, ainsi la Corée ne dépend plus du réseau mondial d’information. La Chine utilise également un réseau Internet national et occupe la première place en matière de résilience face aux cyberattaques américaines. Après la divulgation des efforts d’espionnage de l’Amérique, des pays comme l’Allemagne et la France ont commencé à envisager de créer leur réseau d’information pour ne pas dépendre d’elle. En bref, l’activation d’un Internet national ne va pas à contre-courant, mais relève plutôt d’une réflexion à long terme, visant à préserver notre sécurité de l’information et notre résilience au sein de la communauté internationale. C’est une méthode logique que de nombreux pays ont déjà choisie, dans ce turbulent marché de l’information.

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

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