Les médias palestiniens ont rapporté que la branche deJénine du Fatah, dirigé par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a donné un appartement à la famille d’Ahmad Nassar Jarrar, 22 ans, commandant de l’escouade du Hamas qui a assassiné le rabbin Raziel Shevach le 9 janvier 2018, près de la jonction de Havat Guilad en Cisjordanie. Jarrar a été abattu par les troupes israéliennes un mois plus tard, lors d’un raid du 6 février 2018.

Des représentants du Fatah ont observé que par le don de cet appartement, le mouvement s’acquittait d’une obligation nationale envers la famille d’un martyr qui avait sacrifié sa vie pour la Palestine, et dont la maison avait été rasée par l’occupation. La mère et le frère de Jarrar ont remercié le Fatah pour son soutien.

Extraits des informations à ce sujet parues dans les médias palestiniens et des expressions de soutien aux martyrs de la part d’officiels de l’Autorité palestinienne (AP).

Le Fatah de Jénine : Ceci est l’acquittement d’une obligation nationale envers les familles des martyrs

Le 24 février, l’agence de presse officielle palestinienne Wafa a rapporté : « Le mouvement du Fatah dans la région de Jénine a donné un appartement entièrement meublé à la famille du martyr Ahmad Nassar Jarrar […] Le secrétaire général du Fatah de Jénine, Nour Al-Din Abou Al-Rab, a déclaré à [l’agence] Wafa que le don de l’appartement à la famille Jarrar visait à souligner que le mouvement du Fatah remplissait l’obligation nationale envers les familles des martyrs dont les maisons ont été rasées par l’occupation israélienne. Il a noté que l’appartement était entièrement meublé et a fait l’éloge du rôle joué par tous ceux ayant contribué à [remplir] cette tâche nationale qui, selon lui, a prouvé que notre peuple est uni et consolidé et qu’il n’oublie pas ses martyrs qui ont donné leur vie pour la Palestine. La mère du martyr, pour sa part, a fait l’éloge du Fatah pour avoir fourni à sa famille un appartement après la destruction de leur maison par l’occupation. »[1]

Sur sa page Facebook officielle, le Fatah a mis en ligne une vidéo montrant la mère de Jarrar remerciant le Fatah pour son soutien à la famille.[2]

Source : Facebook.com/officialfateh1965, 24 février 2018.

Dans une autre publication sur la page Facebook du Fatah, le frère d’Ahmad, Sohaib Jarrar, a remercié les responsables du Fatah de Jénine et tous ceux qui avaient soutenu la famille.[3]

Il convient de mentionner qu’après son attentat et son élimination par l’armée israélienne, l’AP et les médias qui lui sont affiliés, ainsi que la page Facebook officielle du Fatah, ont couvert Jarrar d’éloges, le décrivant comme un héros et un martyr, un symbole de la lutte armée contre Israël et un modèle pour la jeunesse palestinienne. Des officiels de l’AP et du Fatah ont accusé Israël d’intensifier la violence et ont promis de poursuivre la résistance et de suivre l’exemple des martyrs.[4]

Des officiels de l’Autorité palestinienne : l’aide aux familles des martyrs constitue une « reconnaissance leur sacrifice »

Il convient d’observer que des responsables de l’AP ont récemment fait d’autres déclarations, soulignant l’aide et le soutien apportés aux familles des terroristes. Ainsi, le gouverneur de Tulkarem, Issam Abou Bakr, a accompagné des représentants des services de sécurité palestiniens lors de leur visite de la branche de sa ville du Rassemblement national des familles des martyrs palestiniens, et a évoqué « l’immense sacrifice de nos martyrs pour la liberté et l’indépendance sur la voie vers la création d’un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale ». Il a également observé l’importance d’aider les familles et des martyrs et de se tenir à leurs côtés en signe de « reconnaissance de leur sacrifice ».[5]

Des officiels de l’AP ont également prononcé des déclarations de soutien aux familles des martyrs, en réaction à l’intention d’Israël de retenir une partie des recettes fiscales qu’il perçoit pour le compte de l’AP et qu’il lui transfère ensuite. Après l’approbation, le 18 février, par Comité ministériel israélien de législation, en vertu duquel les fonds versés par l’Autorité palestinienne aux prisonniers et aux familles des martyrs palestiniens[6] seraient déduits par Israël de ces recettes fiscales, le Bureau d’information palestinien a qualifié ce projet de loi de « terrorisme », ajoutant : « Le peuple palestinien n’abandonnera pas ses martyrs et ses prisonniers, qui ont sacrifié leur vie et leur jeunesse à la résistance contre l’occupation. » Le président de l’Autorité des prisonniers de l’AP, Issa Qaraqe, a déclaré dans la même veine : « Nous nous opposons à la description des combattants emprisonnés et des martyrs comme des terroristes et des criminels », et a qualifié le projet de loi israélien de « campagne d’incitation et d’hostilité contre les prisonniers et les familles des martyrs ».[7]

Lien vers le rapport en anglais

Notes :

[1] Wafa.ps, 24 février 2018.

[2] Facebook.com/officialfateh1965, 24 février 2018.

[3] Facebook.com/officialfateh1965, 24 février 2018.

[4] Voir Dépêche spéciale de MEMRI n° 7329, Palestinian Authority, Fatah, Jordanian Press Extol Perpetrators Of Recent Terror Attacks In Israel, 12 février 2018.

[5] Maanews.net, 25 février 2018.

[6] Sur ces paiements, voir MEMRI en français, Le témoignage du président de MEMRI Yigal Carmon devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, le 6 juillet 2016 : l’Autorité palestinienne aide financièrement les terroristes emprisonnés, libérés et blessés, et les familles des « martyrs », 12 juillet 2016, et d’autres rapports de MEMRI.

[7] Wafa.ps, 18 février 2018.

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